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Des allégations de manipulation et de violation des accords tripartites viennent ternir le processus de retour.

Le retour de présumés réfugiés Tutsi dans la cité de Kitshanga, une zone sous l’emprise du mouvement rebelle M23, suscite de vives inquiétudes quant aux motivations réelles de cette opération. Alors que le gouvernement congolais et le Rwanda s’étaient engagés en mai 2023 à faciliter le retour volontaire et sécurisé des réfugiés, les modalités de ce retour semblent contredire les principes énoncés dans l’accord tripartite.

Selon des témoignages recueillis sur place, les nouveaux arrivants, essentiellement des femmes et des filles, ont été acheminés par le mouvement rebelle et installés dans des habitations abandonnées. Ces faits laissent planer le doute sur la nature volontaire de ce retour et soulèvent des questions sur l’implication du M23 dans une opération qui devrait être menée sous le contrôle des autorités congolaises et avec l’assistance du HCR.

Les déclarations de Bertrand Bisimwa, président du M23, en novembre dernier, affirmant vouloir faciliter le retour des réfugiés, semblent se concrétiser de manière opportuniste. En effet, cette opération intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC et pourrait être interprétée comme une tentative de renforcer l’emprise du mouvement rebelle sur la région.

Les interrogations sont nombreuses :

Volonté ou contrainte ?

Les nouveaux arrivants ont-ils librement choisi de retourner dans leurs villages ou ont-ils été incités, voire contraints, à le faire ?

Respect des accords tripartites ?

Le M23, en prenant en charge l’acheminement et l’installation des réfugiés, outrepasse-t-il les dispositions de l’accord signé à Genève ?

Conséquences humanitaires et sécuritaires ?

Quel sera l’impact de ce retour sur la situation humanitaire déjà fragile de la région ?

Ce retour risque-t-il d’attiser les tensions entre les communautés et d’aggraver l’insécurité ?

Les autorités congolaises, le Rwanda et la communauté internationale sont appelées à réagir face à cette situation et à veiller au respect strict des accords signés. Il est impératif de mener une enquête approfondie afin de déterminer les circonstances exactes de ce retour et d’identifier les responsabilités de chacun.

Rédaction

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